Jules Verne et Fulcanelli R+C

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Robur le Conquérant à lire comme R+C

Par bien des points, ces deux hommes au travers de leurs voyages extraordinaires réciproques purent confronter leurs idées et expériences, mais sait-on seulement qu’ils avaient en commun au dessus de tout, la passion du plus lourd que l’air et c’est en hommage à ces deux hommes que lors de la création de la première compagnie française de transport aérien la crevette, une sorte d’hippocampe fut adoptée comme blason de la compagnie … Nous aurons l’occasion de développer plus en avant ce sujet dans le troisième volume de notre Opus.

Quels sont les liens ?  en premier lieu le cabaret du Chat Noir où tous deux envisageaient déjà l’avenir du plus lourd que l’air, la Société de Géographie qui ne vit pas souvent Jules Verne dont l’assiduité laissait à désirer, la ville d’Amiens évidemment lieu de la seconde étude du Mystère des Cathédrales mais aussi la ville du grand ami de Fulcanelli –  Edouard Branly, l’inventeur de la radio conduction et le précurseur de la Radio (voir le Château des Carpathes) ! A ce propos il convient de faire un mea culpa sur un point omis de notre part. Dans le second volume nous avons fait mention de la comtesse Élisabeth de Caraman Chimay, connue sous le nom de comtesse Greffulhe. Elle fut en réalité la protectrice d’Edouard Branly et se passionna pour ses travaux, visita son laboratoire, se fit expliquer le principe de la radioconduction et les expériences en cours. Prenant conscience de la vétusté du laboratoire et des conditions de travail difficiles du physicien, elle lui apporta une aide efficace à plusieurs reprises grâce à ses relations. La comtesse de Greffule était également une proche de l’Adepte.

Les liens ne s’arrêtent pas là car il faut également citer les triangulations et calculs géodésiques de l’auteur (Fulcanelli était le président de la commission de Géodésie de France), notamment le roman à clefs « Maître Antifer ».

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Récit par la presse de l’époque de l’un des vols programmés par l’Adepte.

« Le grand aérophile de 433 M2 a été lancé à 9 h. 5 du matin 1898. Il s’est élevé très rapidement dans la direction du Nord Est, et a disparu dans les nuages trois minutes après le départ. Les oscillations du panier parasoleil n’étalent pas plus intenses que d’ordinaire. La descente a eu lieu à Vernum, en Allemagne près de la frontière de Hollande A 430 kilomètres de Paris, à 5 h. 5 mn du soir.
Le trajet s’est donc exécuté avec une vitesse moyenne de 15 mètres par seconde. Nous félicitons ici la population du bon accueil qu’elle nous a fait. Un agent de police avait pris le ballon sous sa protection et exécuté religieusement toutes les instructions. Nous lui avons remis la prime qu’Il a partagée lui-même entre plusieurs personnes qui avaient rendu des services lors de l’atterrissage. Le ballon et les diagrammes étaient dans un parfait état d’entretien, et nous en publions le fac-simile. Le ballon sonde avait emporté, outre l’équipage ordinaire, un actinomètre enregistreur de M. Violle et l’appareil de photographie automatique de M. Cailletet. Cet Ingénieux Instrument portait pour la première fois une adjonction importante relative à la photographie Instantanée d’un baromètre à mercure …« 

En fait Jules Violle alias Fulcanelli fut le premier à utiliser les ballons en vue d’expériences scientifiques, notamment la mesure de la radiation solaire à haute altitude. Ces ballons pouvaient s’élever à une hauteur de 15 000 mètres.  On en trouve un échos dans le premier tome des Demeures Philosophales. Il sera également pendant la grande guerre le président des inventions nouvelles concernant l’aéronautique et publiera un rapport pour le gouvernement sur l’avenir de l’aviation moderne.

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Le 7 octobre 1933, une cérémonie au Bourget consacre la nouvelle compagnie que préside Ernest Roume, ancien président d’Air Orient, et auparavant gouverneur général de l’Indochine et de l’Afrique-Occidentale française. Cette cérémonie officielle marque solennellement l’avénement d’Air France. Elle adopte comme symbole celui d’Air Orient : un protomé de cheval ailé à queue de dragon (la tête de cheval symbolisant la puissance, la queue de poisson rappelant l’hydravion et les ailes d’oiseau symbolisant la vitesse), plus simplement appelé hippocampe ailé (dépôt international de la marque le 3 décembre 1934) et affectueusement surnommé la « crevette » par le personnel.

Painlevé, collègue de Fulcanelli :

Painlevé était membre de l’Académie des Sciences, de l’Observatoire de Paris et du CNAM : les lieux où le Maître avait également ses entrées et le supervisait. A l’école Normale supérieure Fulcanelli fut son professeur !

Histoire de l’aviation – 10 novembre 1909. En ce 10 novembre 1909, l’actualité aéronautique est marquée par l’intervention d’un membre de l’Académie des Sciences, à savoir M. Painlevé, à l’ancienne chapelle du Sénat, ce dernier faisant une conférence traitant des progrès de l’aviation, le tout jeune groupe sénatorial pour le développement de la locomotion aérienne étant à l’origine de cette manifestation, qui a précédé un lunch.

Cette réunion de ce mercredi 10 novembre 1909 est l’occasion de faire un point sur l’aviation naissante, dont les plus grands représentants sont alors présents pour assister à l’élocution de M. Painlevé, outre de nombreux députés et sénateurs. On peut ainsi apercevoir dans l’assistance le comte de la Vaux, les mécènes Ernest Archdeacon et Henri Deutsch de la Meurthe, le comte de Lambert, Louis Paulhan, Hubert Latham ou encore Louis Blériot et Léon Delagrange.

Jusqu’à 17 heures, M. Painlevé va ainsi assurer cette conférence assez technique avec un volet sur les moteurs d’aéroplane, une comparaison entre les modèles de type biplan et monoplan, mais sans oublier d’évoquer les hommes qui participent ou ont participé à l’essor de l’aviation, dont certains ont payé cela de leur vie, comme le capitaine Ferber et l’équipage du dirigeable baptisé « République ».

Note : son fils – Jean – produira plus tard un documentaire très impressionnant sur les hippocampes, à voir ici  (le poisson debout)

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